03/09/24
|
12:13
Telegram dans le viseur : La Corée du Sud intensifie sa lutte contre les deepfakes et rejoint l’offensive mondiale
La Corée du Sud se mobilise pour lutter contre les contenus illégaux en ligne en ciblant Telegram, une plateforme de messagerie bien connue. Les autorités sud-coréennes ont récemment lancé une enquête préliminaire pour examiner les accusations selon lesquelles Telegram aurait facilité des activités criminelles, y compris la distribution de deepfakes à caractère sexuel.
Début septembre, la police métropolitaine de Séoul a commencé à enquêter sur Telegram, un service de messagerie utilisé dans le monde entier. Cette enquête fait suite à des accusations selon lesquelles la plateforme aurait permis la diffusion de deepfakes, ces vidéos truquées qui imitent des personnes réelles dans des situations compromettantes.
La Corée du Sud suit les traces de la France en prenant des mesures pour explorer la responsabilité potentielle de Telegram dans ces activités illégales. Les autorités sont préoccupées par le fait que Telegram ne coopère pas pleinement avec les forces de l'ordre, refusant de partager les informations nécessaires sur les utilisateurs suspects.
Coopération internationale : main dans la main avec la France
L'un des principaux défis auxquels les enquêteurs sud-coréens sont confrontés est le manque d'accès aux données des utilisateurs de Telegram. La plateforme, connue pour son cryptage robuste et son engagement en faveur de la confidentialité, ne partage pas facilement les informations des utilisateurs avec les autorités, ce qui rend l'enquête plus complexe.
Pour contourner ces obstacles, la Corée du Sud envisage de collaborer étroitement avec la France et d'autres partenaires internationaux. L'objectif est de trouver des moyens efficaces pour enquêter sur Telegram et poursuivre les responsables de la diffusion de contenus illégaux.
Un contexte de lutte renforcée contre les crimes en ligne
Cette enquête sur Telegram s'inscrit dans un effort plus large de la Corée du Sud pour lutter contre les crimes sexuels en ligne. En août, le président sud-coréen a exhorté les autorités à intensifier leurs efforts pour éradiquer ce fléau.
Parmi les initiatives locales, une enquête a révélé un groupe de discussion sur Telegram comptant plus de 1 200 membres partageant des images générées par ordinateur à caractère sexuel et d'autres informations personnelles.
Bien que Telegram soit une plateforme de messagerie majeure à l'échelle mondiale, son utilisation en Corée du Sud reste relativement restreinte. En avril 2024, la plateforme comptait environ 3 millions d'utilisateurs actifs mensuels en Corée du Sud, ce qui représente une petite partie de la population.
Selon les données disponibles, Telegram est la troisième application de messagerie la plus utilisée en Corée du Sud, avec environ 5 % de la population qui l'utilise. En comparaison, KakaoTalk, une application locale, domine le marché avec une pénétration de près de 95 %. Instagram se classe en deuxième position avec 25 % des utilisateurs sud-coréens.
Telegram sous pression mondiale : une surveillance accrue
La Corée du Sud rejoint une liste croissante de pays qui intensifient leurs enquêtes sur Telegram, en particulier concernant les deepfakes.
Cette initiative fait suite à l'arrestation du fondateur et PDG de Telegram, Pavel Durov, par les autorités françaises en août. Durov fait face à des accusations graves, notamment pour avoir facilité des activités illégales et permis la diffusion de contenus pédopornographiques.
Depuis l'arrestation de Durov, plusieurs autres pays, dont l'Inde et l'Indonésie, ont commencé à examiner de plus près Telegram. En Inde, qui compte plus de 100 millions d'utilisateurs de Telegram, une enquête a été lancée peu après l'annonce de l'arrestation. De son côté, l'Indonésie envisage de bloquer Telegram en raison de son manque de contrôle sur les contenus.
L'Union européenne enquête également sur Telegram pour déterminer si la plateforme a fourni des informations incorrectes sur le nombre de ses utilisateurs au sein de l'UE. En France, une enquête préliminaire a été lancée en février 2024, suivie d'une enquête judiciaire en juillet.
Avertissement :
Les déclarations et opinions présentées dans cet article reflètent uniquement les vues de l'auteur et ne doivent pas être interprétées comme des conseils en investissement. Veuillez mener vos propres recherches avant de prendre toute décision d'investissement.